Etape no 5 ter : « Je mange moins de viande »
Par Martin le mercredi, décembre 13 2006, 10:47 - Etape - Lien permanent
Désolé... j'insiste.
Vous avez peut-être eu l'impression que cette histoire de pets de vaches n'était pas très sérieuse. Les agences de presse classent ce type de dépêches dans la rubrique "Insolite", on en rigole chez Ruquier, et la vie continue.
Sauf que... figurez-vous que le sujet commence à intéresser très sérieusement les spécialistes de la finance. Tenez, un exemple : la Caisse des Dépôts (il n'y a aucun jeu de mot planqué la dessous) a publié une étude très sérieuse (plus d'info ici) sur la quantité de gaz émise par l’agriculture.
Alors, les banques se découvrent d'un seul coup une conscience écologique ? En voici la raison :
Dans le Protocole de Kyōto est apparu une drôle de notion : les droits d’émission. En gros, si une industrie n’émet pas beaucoup de gaz à effet de serre (moins que son quota), elle peut revendre son excédent à une autre entreprise qui pollue plus qu'elle. Il y a même un marché mondial qui existe pour ça : la « bourse du carbone ».
Si aujourd'hui les banques se renseignent sur les émissions agricoles, c'est parce qu'elles y voient une perspective de "valorisation intéressante".
Bref, si je traduis ça en terme plus clair, ça donne ça : le droit de laisser péter sa vache pourrait bientôt être coté en bourse !
Commentaires
Le droit d'émission est une notion lancée par des économistes : si on distribue des droits à polluer et qu'on permet d'échanger ces droits, les entreprises vont essayer d'être plus efficaces et de moins polluer pour pouvoir les revendre à des entreprises très polluantes. Moins l'entreprise pollue, plus elle peut gagner à la bourse du carbone.
Dans le cas de l'agriculture, la découverte de la pollution bovine pose un problème : beaucoup pensaient que l'agriculture pourrait être une activité qui n'utiliserait pas tous ses droits à polluer et qui y gagnerait en les revendant... Et paf !! on se rend compte que les vaches pètent trop fort et que les agriculteurs risquent de devoir acheter des droits à polluer... pas glop... surtout pour les banquiers qui comptaient financer une activité "verte"...
Je ne prône pas le végétalisme mais juste une fois encore une logique planétaire. Car les élevages intensifs et les pollutions de l’eau par les animaux sont bien supérieurs à ceux des êtres humains. Et quand la population mondiale sera de plus de 10 milliards d'hommes il n'y aura plus assez d’animaux pour nous nourrir, sauf si on se donne la peine de voir plus loin encore une fois.
De plus, également, à prendre en compte que 60% de la production mondiale de protéines végétales mondiale est utilisé pour la nutrition animale.